Amélioration du cadre de vie
Le Programme de la Biodiversité en Afrique du Nord visait l'amélioration du cadre de vie des populations locales vivant autour des sites du Programme. Un certain nombre d'activités étaient particulièrement dirigées vers les femmes (voir la section Femmes et Biodiversité).
Dans chaque pays, les populations locales ont cultivé les plantes médicinales et reçu une formation sur les techniques de culture et de distillation. Elles étaient alors capables d'utiliser la production de plantes pour leur propre usage ou de les vendre à des herboristes augmentant ainsi leurs revenus. En Algérie, par exemple, trois fermes dirigées par des femmes se sont engagées à cultiver des plantes médicinales sur leurs terres, en tant que projet pilote, et à vendre toute leur récolte à un herboriste local, ouvrant ainsi la voie au développement rural et au renforcement de l'autonomisation des femmes. En Egypte, les communautés Bédouines ont installé des micro-pépinières sur leurs terres, en se concentrant sur l'utilisation durable des plantes. Dans certains pays, les plantes, comme le câprier et l'iris au Maroc, ont permis une augmentation des revenus grâce à la commercialisation, tout en assurant la protection des sols contre l'érosion.
Au Maroc, le Programme visait à améliorer les revenus tirés des plantes pour les communautés locales, et à gérer celles-ci de façon durable en déterminant une méthodologie adaptée pour les valoriser, en organisant la commercialisation des plantes sous le contrôle des communautés locales en partenariat avec le Service Provincial des Eaux et Forêts, et en identifiant les méthodes d'exploitation et de bouture.
D'autres activités, en plus de la culture des plantes médicinales, ont aussi eu lieu, particulièrement au Maroc et en Tunisie, permettant d'améliorer le niveau de vie des populations locales.
Au Maroc, les productions de miel et de fruits ont représenté un autre moyen d'améliorer les revenus de la population. Un groupement d'intérêt pour le miel a été constitué dans l'association du village, des ruches et des produits d'entretien ont été distribués aux familles et des séances de démonstration ont été organisées. Cette activité a crée des emplois liés à la maintenance, à l'extraction et à la commercialisation du miel. Deux cents pousses d'arbres fruitiers ont aussi été distribuées et la population a été aidée pour leur plantation. La taille des arbres a fourni du combustible pour la cuisine et a réduit le ramassage de bois dans les forêts, améliorant les conditions pour les femmes, qui devaient marcher de longues distances pour ramasser du bois.
A cause de l'intérêt technique, économique, écologique et social relatif à l'utilisation des ressources renouvelables, le Programme a également travaillé sur la promotion de celles-ci et a fourni un chauffe-eau solaire à la Mosquée du village de Tassa Ouirgane, qui utilisait plus de cinquante kilos de bois par jour pour chauffer l'eau. Cette initiative a également diminué l'exploitation des bois alentours et par conséquent les corvées pour les femmes.
Enfin, des micro-crédits ont été attribués aux populations locales pour les aider à développer des infrastructures pour l'écotourisme, de façon à ce qu'elles puissent tirer des bénéfices du tourisme tout en protégeant leur environnement.
En Tunisie, le Programme a travaillé avec 48 familles vivant dans et autour de la forêt de la zone de Rhim au nord-ouest de la Tunisie. Une centaine de fours à économie de bois a été distribuée aux familles diminuant ainsi de 58% la consommation de bois.
Des centaines d'arbres fruitiers ont été distribuées aux familles pour être plantés dans leurs jardins dans le but d'agir contre l'érosion des sols, d'apporter du nectar aux abeilles pendant les difficiles périodes hivernales et de fournir des fruits faciles à vendre sur le marché local. 5000m de clôture métallique ont été installés sur les clairières de 39 familles essentiellement pour éloigner les sangliers sauvages des jardins. Cette clôture a permis l'économie de 344 tonnes de bois dans les forêts alentours grâce au remplacement des clôtures traditionnelles faites de bois coupés, d'arbustes et de branches, qui devaient être remplacées périodiquement.
Dans le but d'améliorer les revenus des familles et de diminuer la pression du surpâturage des moutons et des chèvres sur la couverture végétale, l'élevage d'autres animaux a été encouragé par l'approvisionnement en abeilles, en volailles et en lapins.
Trois puits et trois Majels, une sorte de réservoir traditionnel destiné à collecter l'eau de pluie, ont été construits avec la participation de la population, dans le but d'améliorer la collecte d'eau, de faciliter l'accès des femmes à l'eau, et d'améliorer les récoltes.
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