Algérie

La plupart des plantes en danger et menacées en Algérie ont des propriétés médicales, et il y a une augmentation de la demande en remèdes d’herboristerie. Beaucoup de communautés rurales comptent presque exclusivement sur les plantes médicinales pour soigner les maladies, et la population urbaine revenant à des remèdes de plantes médicinales augmente, car les médicaments modernes sont devenus de plus en plus chers ces dernières années. Les herboristes ont de plus en plus de mal à satisfaire la demande locale pour les plantes médicinales. De plus, il y a un grand marché international qui pose de sérieuses menaces sur la flore locale et sur la santé des écosystèmes. Des chargements de plantes médicinales sont déracinés sans aucun contrôle et sont transportés à travers la frontière vers le Niger ou ailleurs. L’Algérie souffrant d’érosion, la perte de chaque plante déracinée augmente la menace de dégradation de la terre.

Les principaux sites du Programme en Algérie sont situés dans la région de la Wilaya de Batna dans les Aurès et dans le Jardin de l’ANN à Alger. Ils ont été mis en place par l’Agence Nationale pour la conservation de la Nature, en étroite collaboration avec le Mouvement Ecologique Algérien, avec M. Tawfik en tant que Coordinateur National. Le point fort du Programme porte sur la reproduction et la multiplication des plantes médicinales pour promouvoir leur conservation et leur utilisation durable.

A cette fin, le nombre et les types de plantes de la région de Batna ont été identifiés et classifiés. Des pépinières ont été créées dans les deux sites pour expérimenter la reproduction et la culture des plantes médicinales. Une banque de graines a été installée pour conserver le patrimoine génétique de différentes espèces. Une collection de spécimens, ainsi que du matériel environnemental, ont aussi été réalisés. Une session de formation a été organisée pour les cultivateurs sur les techniques d’inventaires, de récolte et de multiplication des plantes médicinales ainsi que sur les principes d’extraction des huiles.

Des projets pilotes ont été mis en place dans trois fermes dirigées par des femmes pour la culture de plantes médicinales à une relativement grande échelle. Chaque bénéficiaire s’est engagée à cultiver des plantes médicinales sur 800 m2 de sa principale terre arable. La récolte entière est vendue à un herboriste local déjà identifié. Ceci a permis de promouvoir la prise de conscience, le développement rural, le pouvoir des femmes et l’amélioration des conditions de vie.

Finalement une étude socio-économique a été menée sur la commercialisation des plantes médicinales et aromatiques dans la région de Batna.