En Tunisie, un grand nombre de plantes médicinales a été identifié. Certaines d’entre elles sont en danger d’extinction.

Le site du Programme en Tunisie se trouve dans la zone de Rhim près de Ghardimaou, dans les forêts montagneuses du nord-ouest du pays, près de la frontière algérienne, à cause de son importance en termes de biodiversité en général et en plantes médicinales en particulier. Un second site a été choisi à Bouya Goum, situé au centre de la région Nord-Ouest de la Tunisie, près du Parc National de Saddine.

En Tunisie le thème des plantes médicinales fait partie d’un projet de développement rural plus vaste. Pour la Tunisie, le Programme de la Biodiversité en Afrique du Nord a été mis en place par l’Association Tunisienne pour la Protection de la Nature et de l’Environnement (ATPNE), l’une des plus anciennes ONG du pays, avec Dr Mohamed Ali Abrougui en tant que Coordinateur National.

Des analyses bibliographiques et une enquête ont été faites avec des herboristes, des usagers, des populations rurales et des citoyens afin d’identifier et de localiser les plantes médicinales dans le pays et pouvoir établir une liste de ces plantes avec leur utilisation traditionnelle, leur statut et leur écologie. L’enquête a recensé 198 espèces de plantes médicinales, et a publié un total de 3088 feuillets descriptifs. Les plantes utilisées le plus couramment sont : le romarin, la lavande, l’absinthe, l’armoise, le thym, le fenouil, et l’ivette (Ajuga iva). Les populations de plantes de la zone de Bouya Goum ont également été étudiées.

Des graines d’un certain nombre de plantes ont été achetées et cultivées dans des pépinières puis distribuées aux bénéficiaires dans le but de diminuer la cueillette des plantes sauvages et de donner une alternative aux populations. Les espèces ont été choisies par rapport à leur statut (rares ou menacées d’extinction) ou parce qu’elles sont facilement commercialisables (la lavande, la sauge, la verveine). Des formations ont été proposées aux bénéficiaires sur la culture des plantes, sur la création de petites pépinières, sur comment couper les plantes pour éviter les pertes, sur la distillation et le séchage des plantes et sur la fabrication de savons à partir des huiles essentielles pour valoriser leurs produits. Certaines femmes ont aussi reçu une formation sur les techniques appropriées pour récolter les plantes médicinales dans la nature.

La diversification de l’agriculture avec l’introduction des plantes médicinales et aromatiques a également été développée pour augmenter les revenus des populations locales.

Des activités de prise de conscience publique ont été entreprises pour ce qui concerne les plantes médicinales.